@apvs Bonjour cher frère,
Une réponse rapide à vos remarques. Je répondrai à la première question :
l'Église interdit-elle la lecture des œuvres de Melle Valtorta ? Je précise que je ne juge pas de l'authenticité de la vie spirituelle de celle-ci. Je me borne à ce point.
Je reprendrai les différentes condamnations, dans la mesure du possible le texte lui-même de l'Église. Par rapport à celles-ci la réaction des valtortistes. Puis une synthèse.
Cette réponse est bien imparfaite. Il serait intéressant, si quelqu’un avait le temps, de préciser toutes les sources et de mieux pauser les choses.
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1° -
Condamnation de 1949Il apparaît que cet ouvrage est d'emblée interdit de publication le 15 février 1949 par le saint office. [Je n'ai pas le texte de la condamnation, qu'il serait intéressant de citer].
Les valtortistes invoquent un "imprimatur verbal" de Pie XII, qui aurait précédé cette interdiction, et qui aurait invalidé cette condamnation. Ils invoquent que ce ne serait qu'une interdiction sur la forme (pas d'imprimatur) ; n'ayant pas le texte de l'interdiction, il est difficile de valider ou d'invalider cette hypothèse.
Voici une source à ce sujet : "le
pape leur aurait dit de publier l’œuvre telle quelle, en ajoutant : «
Qui lira, comprendra. » Cette
autorisation orale du pape paraît invraisemblable : le pape n’aurait pu raisonnablement donner une telle autorisation
que s’il avait lu l’ouvrage et s’était assuré de son orthodoxie ; mais comment le pape aurait-il trouvé le temps de lire ces 10 000 pages ? Cette autorisation du pape paraît d’autant plus invraisemblable que le
Saint-Office a interdit définitivement (sans correction possible) l’œuvre un an plus tard, en février 1949. Les quatre premiers volumes furent
pourtant publiés, sans Imprimatur, de 1956 à 1959. (source :
estudostomistas.org/que-penser-de-maria-valtorta/)
Je note que très clairement les éditeurs ont été dans la désobéissance à la sainte Église en publiant ces ouvrages, sans imprimatur. Melle Valtorta était elle au courant de cette parution contraire à la condamnation de 1949 ?
2° -
La condamnation de 1959 et 1960"Le
16 décembre 1959, les livres édités furent mis à l’index. L’Osservatore romano publia la mise à l’Index accompagnée d’un article justifiant la condamnation. En voici quelques extraits :
Les quatre Évangiles nous présentent un Jésus humble et plein de réserve ;
ses discours sont sobres, incisifs, mais d’une suprême efficacité. Au contraire, dans cette sorte d’histoire romancée, Jésus est loquace à l’excès et ressemble à un propagandiste, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu, et à déclamer des leçons de théologie
dans les mêmes termes dont se servirait aujourd’hui un professeur de théologie. Dans les récits de l’Évangile, nous admirons l’humilité et le silence de la Mère de Jésus ; au contraire, pour l’auteur (homme ou femme) de cet ouvrage, la très sainte Vierge a la faconde d’une avocate moderne, toujours présente partout, et toujours prête à fournir des leçons de théologie mariale, parfaitement au courant des dernières études des spécialistes actuels en cette matière. […] Quelques pages sont plutôt scabreuses et font penser à des descriptions et des scènes de romans modernes. Nous n’en donnerons que quelques exemples, ainsi la confession faite à Marie par une certaine Aglaé, femme de mauvaise vie (1er volume, p. 790 et suivantes [Ces références ne correspondent pas à l’édition actuelle en français, mais à celle publiée à cette époque en italien]) ; le récit peu édifiant des pages 887 et suivantes du 1er volume; un ballet exécuté certainement d’une façon impudique devant Pilate au Prétoire (volume 4, p. 75) etc. […] Pour finir, je signale une autre affirmation étrange et imprécise où l’on dit de la Madone : « Toi, tout le temps que tu resteras sur la terre, tu seras la deuxième après Pierre, comme hiérarchie ecclésiastique… » [C’est nous qui soulignons, signale L’Osservatore romano]
Réaction valtortiste : "Il s’agit d’une condamnation disciplinaire et non doctrinale."… pas tout à fait (il suffit de lire le texte plus haut)!
"La censure de la vie de Jésus de Maria Valtorta est aujourd’hui périmée pour trois raisons :
- Elle est
invalide dès lors que le Pape, qui exerce l’autorité suprême en matière de révélations, avait publiquement et explicitement encouragé la publication, comme l’analyse Mgr Gagnon, spécialiste de ce sujet.
- Elle
obsolète dès lors que l’Index a été aboli en droit et en conséquences en 1966.
- Elle est
sans objet dès lors que l’imprimatur qui avait motivée la censure n’est plus requis depuis 1975 pour ce type de livre." (source :
maria-valtorta.org/ValtortaWeb/MariaValtorta08.htm)
Réponse aux trois points : concernant le pape Pie XII, nous n'avons aucune preuve historique qu'il ait conseillé l'oeuvre. Ce texte est évidemment valide ! Ce n'est pas par ce que l'index a été supprimé qu'il ne garde pas de valeur morale (comme le rappela le cardinal Ratzinger). Concernant l'imprimatur, le fait qu'il ne soit plus exigé actuellement n'empêche pas la condamnation de demeurer valide.
Rappel : «
Actes de la Congrégation du Saint Office Décret de l'interdiction des livres jeudi 16 décembre 1959 À la session générale de la congrégation du Saint Office, les éminents et révérends cardinaux préposés à la garde des choses concernant la foi et les mœurs ont condamné et mis à l'index des livres interdits, par un vote du conseil, une œuvre anonyme, en 4 volumes, dont le « poème de Jésus » (édition M.Pisani, Isola del Liri) ainsi que le « poème de l'Homme-Dieu » (Ibidem) qui ont été ajoutés au susdit index. Le vendredi 18 de ce même mois et année, le Saint Père, par la grâce de Dieu, Jean XXIII, pendant l'audience accordée au cardinal secrétaire du saint Office, a approuvé et ordonné la publication de cette résolution des éminents pères qui lui a été rapportée. Fait à Rome sous les auspices du saint Office, le 5 janvier 1960. Sebastianus Masala, secrétaire »
Que fait l’éditeur ? En dépit de cette mise à l'Index, il lance une seconde édition ! Comme soumission à la sainte Église, il y a mieux !
3° -
Reprise de la condamnation en 1961Suite à cela, de nouveau, L'Osservatore Romano répète les termes de la condamnation, dans un article du 1er décembre 1961 [article qu’il serait intéressant de publier].
Conclusion : l’éditeur continue de diffuser cette œuvre !
4° -
1985 : La congrégation pour la doctrine de la foi« Le cardinal Joseph Ratzinger, en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) est amené à deux reprises à émettre un avis négatif sur les écrits de Maria Valtorta. Une première fois, le 31 Janvier 1985 où il répond à la lettre datée du 18 mai 1984 adressée à la CDF par un prêtre de l’archidiocèse de Gênes concernant la position de l’Église sur l’œuvre de Maria Valtorta. Par une lettre personnellement adressée au cardinal Giuseppe Siri dont dépend le prêtre requérant, il rappelle que « b
ien qu’aboli, l’Index conserve toute sa valeur morale, c’est pourquoi on ne considère pas opportun de diffuser et de recommander une œuvre dont la condamnation ne fut pas prise à la légère, mais sur des arguments réfléchis afin de neutraliser les dommages qu’une telle publication peut causer aux fidèles les moins avertis. » (source : wikipedia) [note : il serait intéressant de publier cette lettre, si quelqu’un en a copie]
Question :
que pensent les valtortistes de ce rappel de condamnation, très claire ?5° - 1
988 : à nouveau le préfet pour la Congrégation pour la doctrine de la fois s’exprime« Une seconde fois, le 9 septembre 1988, où il fait répondre à une fidèle canadienne par son secrétaire personnel, Josef Clemens, que l'ouvrage de Maria Valtorta est « un ensemble de fantaisies enfantines, d’erreurs historiques et exégétiques, le tout présenté dans un contexte subtilement sensuel. » (Wikipedia)
6° -
Condamnation de 1992« Le 6 janvier 1992, le secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, Dionigi Tettamanzi, demande à l'éditeur de Maria Valtorta «
pour le vrai bien des lecteurs et dans l’esprit d’un authentique service à la foi de l’Église [...] dans le cas d'une éventuelle réimpression des volumes, qu'il soit indiqué clairement dès les premières pages que les «visions» et les «dictées» rapportées ne peuvent être tenues d’origine surnaturelle, mais doivent être considérées simplement comme des formes littéraires dont l’auteur s’est servie pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus. » (source : wikipedia) [si quelqu’un a le texte en italien, ce serait parfait]
Résultat ?
L’éditeur (sauf erreur de ma part), n’en a a nouveau eu cure, et ne respecte pas cette demande expresse.7° -
La condamnation de 2021La commission doctrinale de la Conférence des évêques de France s’exprime le 29 septembre 2021, pour reprendre globalement les mêmes propos que ceux déjà clairement exprimés auparavant.
Réponse de la fondation Valtorta aux évêques et religieux :
mariavaltorta.com/…es-eveques-de-france-des-religieux-et-des-fideles/La thèse développée ? Que les évêques de France se seraient laisser berner par Wikipedia… Ni plus ni moins !!! Et que cette page de wikipedia serait tenue par des gens pas dont elle connaîtrait les intentions profondes :
"Leur but est de réduire l’œuvre de cette mystique catholique à sa mise à l’Index et ses rappels, afin d’en déconseiller la lecture." C'est la même réaction par rapport à toutes les condamnations : elles sont faites par des gens mal intentionnés ou trompés par les méchants ; les gentils (papes ou saints, si possible [sans aucune preuve historique, bien sûr]) eux promouvraient la lecture.
Comme si une commission, lorsqu’elle travaillait, se contentait de lire une page wikipedia ! (fort bien faite et sourcée, d’ailleurs, et qui a l’air de bien gêner les valtortistes).
J’apprends dans ce communiqué que, outre Pie XII, saint Paul VI et saint Jean-Paul II auraient « lu, apprécié et recommandé ces écrits. » (il ne manque que Jean XXIII, Benoît XVI et le pape François au palmarès)) ! Si ces éléments sont historiques, ce serait intéressant d’en publier les sources… La, j'ai peur que comme pour le padre Pio, ce soit du "X dit qu'il a entendu dire par on ne sait qui que X aurait dit à x que Valtorta, c'est bien".
La 7ème fois, comme les six fois d’avant, pas de soumission à la sainte Église.
Je me pose une question :
serait-ce être fidèle à Mlle Valtorta que des préférer ses écrits à la soumission à la sainte Église ?