AIV : « Big Brother » surveillera la vitesse des voitures neuves vendues dans l’UE

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On appelle cela « l’assistance vitesse intelligente ». Mais il s’agit plutôt d’une surveillance façon « Big Brother » : dès le 6 juillet prochain, toutes les voitures neuves vendues dans l’Union européenne seront équipées d’une « technologie de sécurité » obligatoire qui repérera les vitesses excessives. Les conducteurs qui dépasseront les limites seront au meilleur des cas avertis par un bip ou une vibration, au pire, bridés puisque le système permet de ralentir le véhicule d’office si jamais le chauffeur ne s’exécute pas.

L’intelligence artificielle couplée avec les données GPS permet une surveillance de plus en plus renforcée des automobilistes. Le système d’adaptation intelligente de la vitesse (AIV, ou ISA en anglais) opère au moyen d’une caméra frontale qui repère et analyse les panneaux de limitation de vitesse en même temps que les données GPS tiennent compte des limitations générales sur un tronçon. Il est prévu de faire évoluer le dispositif au fur et à mesure des possibilités technologiques afin d’adapter la vitesse aux circonstances (comme la météo ou l’encombrement des routes).

 

Surveiller la vitesse des voitures : l’UE en pointe

Parmi les bénéfices annoncés de cette perte de liberté des conducteurs : des économies de carburant et l’évitement des amendes pour excès de vitesse sans avoir à surveiller sans cesse les panneaux de limitation. Les autorités annoncent également de nouvelles « vies sauvées » – dans un contexte ou le respect de la vie n’a jamais été aussi malmené. Les centaines de milliers d’enfants à naître tués avant leur naissance, l’élimination quasi systématique des trisomiques par avortement eugénique, les milliers d’euthanasies qui ont déjà lieu en Europe tous les ans et dont le nombre augmente, la culture du coup de couteau… Autant de domaines où la puissance publique favorise la mort violente plutôt que de la prévenir.

Qui dit économies de carburant laisse entrevoir une autre possibilité de faire évaluer l’AIV : à quand le bridage centralisé ou au coup par coup, en fonction des besoins de l’« écologie », du manque d’électricité ou de la lutte contre le CO2 ? La vitesse excessive est un concept élastique…

Les propriétaires de voitures équipées conserveront l’option de la désactivation mais devront faire la manipulation à chaque nouveau démarrage. Il restera possible de « forcer » la vitesse.

 

L’AIV, un outil appelé à évoluer

Même la Commission européenne reconnaît les effets pervers possibles de cet « assistant » bien encombrant : la tentation de faire de la vitesse sur les tronçons de route non couverts, la baisse de l’attention, notamment si on s’est habitué au système, avec « oublis » de la décélération et de l’accélération en fonction de la variation des limitations ; manque de vigilance par rapport aux situations réelles et même la « frustration » du chauffeur.

A cela s’ajoutent les ratés du système : Alexandra Legendre, responsable du pôle études et communication de la Ligue de défense des conducteurs au Journal de l’Automobile, a ainsi fait remarquer sur media.roole.fr : « Nous avons de nombreux exemples qui tendent à montrer que l’AIV n’est pas au point. La caméra chargée de reconnaître les panneaux de signalisation les confondrait parfois avec les autocollants affichés à l’arrière des poids lourds indiquant leurs limites de vitesse. »

Vous avez dit « frustration » ?

 

Anne Dolhein